Le syndrome de l’épuisement professionnel ou burn-out désigne une fatigue physique, émotionnelle et mentale qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail dépassant les capacités d’adaptation d’un individu. C’est un état de stress chronique et de mal-être associé à l’épuisement, à la baisse de productivité, aux fatigues récurrentes qu’il est important de soigner au plus tôt. À cet effet, plusieurs types d’accompagnements peuvent être envisagés pendant et après le burn-out.
L’accompagnement pendant le burn-out : que faut-il envisager ?
La nature de l’accompagnement dont peut bénéficier un individu touché par le surmenage professionnel dépend des interlocuteurs professionnels qu’il rencontre et auxquels il parle de son problème. Ainsi, différents acteurs de services complémentaires peuvent intervenir dans ce processus et un accompagnement pluridisciplinaire peut être envisagé.
Le psychologue du travail en entreprise
Le psychologue du travail est un professionnel formé pour accompagner les équipes en entreprise, quel que soit le secteur d’activité (privé, publics, associations, administrations, etc.). Son rôle consiste principalement à répondre au mal-être qui peut affecter la sphère privée ou professionnelle des employés. Il travaille en collaboration avec les responsables et le manager de la structure qui le recrute pour établir une cellule d’écoute psychologique afin de favoriser l’équilibre de vie (privée et professionnelle) des salariés.
De manière spécifique, il accompagne sur le plan psychologique et selon les besoins, tous les membres du personnel dans la résolution de leurs difficultés. Cela permet à l’entreprise de conserver des équipes plus engagées, renforcées, concentrées et plus productives avec moins d’absentéisme.
En effet, la présence du psychologue du travail permet de prévenir et de réduire les RPS, de gérer le stress, les traumatismes et toutes formes d’émotions qui peuvent provoquer un mal-être chez l’un des collaborateurs. Ainsi, dès que les premiers symptômes de burn-out (fatigue souvent au premier plan, plaintes somatiques multiples, esprit évasif, manque de concentration…) sont constatés chez un employé, ce professionnel intervient directement auprès de ce dernier pour lui apporter un accompagnement personnalisé.
Son apport l’aide dans la réflexion et la compréhension de ce qui lui arrive, et lui permet de prendre du recul par rapport à sa situation. Dans la mesure où le mal est avancé, un arrêt de travail peut être décidé pour une thérapie plus avancée, hors du cadre d’exercice de fonction. À ce stade, plusieurs séances régulières sont organisées pour explorer les mécanismes ayant conduit à l’épuisement professionnel et apprendre au concerné à les désamorcer. Il s’agit d’un parcours qui aide tous ceux qui sont atteints à prendre conscience de leur fonctionnement et à développer les moyens ainsi que les réflexes pour se préserver dans l’avenir.
Le psychologue est en réalité l’allié incontournable de celui qui subit un burn-out tout au long de sa convalescence, et même après son retour au service.
Le médecin traitant
En dehors du cadre de l’entreprise, le médecin traitant est la première personne à consulter en cas d’épuisement professionnel. C’est celui qui vous connaît le plus et qui peut aussi être le plus attentif à vos plaintes touchant les symptômes qui vous ont conduit chez lui. Il saura vous examiner pour établir un diagnostic. Selon la nature des résultats, il peut prescrire une simple médication ou ordonner un arrêt de travail pour un traitement efficace durant le temps de la convalescence. Par ailleurs, lorsque la situation est délicate, il peut vous orienter vers d’autres spécialistes et intervenants du domaine.
Le psychiatre-psychothérapeute
Le psychiatre-psychothérapeute est un spécialiste de l’accompagnement du burn-out qui a suivi une formation complémentaire en psychothérapie. Il travaille en étroite collaboration avec le médecin traitant. Ainsi, ce dernier peut vous orienter vers lui lorsque l’épuisement professionnel vous affecte depuis trop longtemps. Un psychiatre-psychothérapeute peut non seulement confirmer le diagnostic de votre médecin, mais il peut également l’affiner à travers un questionnement approfondi.
Cela permet de déterminer d’autres pathologies annexes comme l’anxiété, la dépression ou les troubles de sommeil majeurs ne sont pas reliés au mal et nécessiterait que le traitement soit autrement adapté. Après son examen, ce spécialiste peut également décider d’un arrêt de travail, prescrire une médication, engager un accompagnement individuel ou collectif (psychothérapie, sophrologie, coaching, EMDR).
Avec le psychiatre, des entretiens réguliers de suivi et d’analyse de votre état seront souvent proposés afin de confirmer ou non la reprise de votre activité professionnelle ou le retour au travail.
Le coaching
Cette forme d’accompagnement intervient généralement vers la fin de votre convalescence pour préparer le retour au travail. Le coach aide celui qui a subi un burn-out à faire un bilan par rapport à son travail, à sa carrière et à son environnement professionnel. Son apport aide à restaurer l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle. C’est un expert qui vous oriente dans votre réflexion et la planification de votre futur projet professionnel, que ce soit dans un contexte de réintégration à votre poste ou de reconversion.
Le coaching vous conduit dans une approche concrète tournée vers le futur tout en respectant vos aspirations profondes. Il permet d’envisager des objectifs précis en se basant sur votre situation actuelle.
L’accompagnement après le burn-out : l’impact du manager et le suivi du psychologue du travail
L’épuisement professionnel est l’une des pathologies psychiques professionnelles qui font figure d’exceptions aujourd’hui. Même lorsqu’il est traité, de nombreuses études ont révélé que la probabilité de rechute est élevée (30 à 40 %) chez tous les collaborateurs qui l’ont déjà vécu au moins une fois. À ce niveau, le manager et le psychologue du travail en entreprise ont un grand rôle à jouer pour contrarier les statistiques. En effet, seuls leurs apports objectifs peuvent supprimer les facteurs de risques les plus courants (rythme de travail trop intense, objectifs trop élevés, absence de communication, le regard des collaborateurs…) et améliorer les conditions globales de travail.
Concrètement, si l’accompagnement d’un employé après un burn-out exige un certain investissement, cela en vaut la peine, car cela permet de corriger beaucoup d’autres choses par la même occasion. Dans la pratique, le manager et le psychologue du travail doivent :
- anticiper et préparer le retour au service du collaborateur ;
- s’appliquer à son accompagnement.
La première étape du processus consistera à questionner la part de responsabilité de l’entreprise dans ce qui est arrivé (faille dans le management, ambiance de travail), à préparer l’entourage professionnel et à organiser une visite médicale de retour.
Quant à la deuxième étape, elle consistera à aménager les conditions de travail de l’employer (reprise à plein temps, progressive ou en télétravail) et à mettre en place un suivi médico-social régulier. De même, c’est le bon moment pour repenser le travail et lui proposer un changement de poste ou des formations si cela peut l’aider.
Les conséquences du burn-out sur la vie professionnelle
Cela n’est plus à prouver, l’impact du stress chronique causé par un burn-out n’est pas des plus agréable sur la vie professionnelle de celui qui en souffre. Les répercussions varient souvent en fonction du degré de sévérité du mal, mais d’un point de vue général cela peut provoquer :
- une détérioration des relations professionnelles à cause des sautes d’humeur, de la colère ou du cynisme qui peuvent souvent accompagner cet épuisement ;
- un arrêt de travail ;
- un changement de poste ;
- une démission.
La plupart du temps, les répercussions du phénomène sur l’état psychologique de certains collaborateurs les obligent à repenser autrement leur carrière. Ainsi, de nombreuses personnes après s’être remises d’un burn-out s’engagent automatiquement dans un processus de reconversion professionnelle.