Alors qu’en France, l’utilisation du cannabis compte parmi les plus élevées au sein des pays d’Europe de l’Ouest, le pays possède des lois relatives au cannabis qui comptent parmi les plus sévères. Alors que certains pays se sont lancés dans l’exploration du cannabis médical ou parfois récréatif, la France s’est montrée peu encline à une réforme de la législation. Explications sur l’usage du cannabis à Paris et les potentiels débouchés.
Statut du cannabis en France
Le cannabis est un sujet controversé, particulièrement dans l’Hexagone où la réalité est hétéroclite. Si la réalité juridique et législative démontre bien une réticence envers la culture, la vente ou la consommation de cannabis sur le territoire, la pratique est bien autre. D’ailleurs, les avis divergent en fonction de l’approche, s’il s’agit de cannabis médical, parfois appelé thérapeutique, ou de cannabis récréatif.
Dans certains États des États-Unis, il existe des pharmacies où vous pouvez acheter un gramme de cannabis de type Larry Bird aussi facilement qu’une bouteille de vin de Sauvignon blanc. Dans certains pays européens, plus particulièrement en Allemagne, se dirigent dans la même direction. Ce n’est certainement pas le cas de la France, car malgré les odeurs enfumantes et bien reconnaissables que vous pouvez croiser aux quatre coins de la capitale, le cannabis reste bel et bien interdit dans l’Hexagone.
Ce n’est pas seulement le cannabis récréatif qui est interdit, celui qui est stigmatisé en raison de ses effets négatifs (liés notamment à une surconsommation de THC, la substance psychotrope du cannabis), mais aussi le cannabis médical. Le cannabis médical consiste à autoriser, dans un cadre très précis, l’usage du cannabis, essentiellement pour soulager des douleurs chroniques, apaiser certains symptômes tels que le stress, les maux de tête, les nausées. Le cannabis possède en effet certaines vertus qui ont été largement mises en avant pour leurs prouesses, et sont encore, pour certaines, en cours d’exploration.
Le cannabis, entre usage médical et récréatif
Dans le monde, certains pays font la distinction entre le cannabis récréatif, qui se consomme pour le loisir, et le cannabis médical, qui se consomme dans une optique de soin et/ou de guérison. C’est le cas aux États-Unis où certains États ne tolèrent pas le cannabis récréatif, mais autorisent le cannabis médical sur ordonnance et pour certaines maladies seulement. D’autres États ou pays n’autorisent ni l’un ni l’autre, parfois les deux. La limite reste donc fine et les opportunités de fraude nombreuses : à partir du moment où le cannabis médical est légal, pourquoi laisser le cannabis récréatif sur le banc de touche ?
En Europe, une directive européenne a permis d’homogénéiser certaines approches sur le cannabis, en rendant obligatoire l’autorisation de consommation et vente de CBD, l’une des substances du cannabis, sur tous les territoires européens. Alors que l’ensemble des pays avait une position variée sur la question, les débats sont désormais ouverts sur la manière de gérer les deux marchés de cannabis.
En France, de récents essais cliniques ont été lancés afin de déterminer le rôle du cannabis (en alliant CBD et THC) dans le cadre de la gestion de la douleur et effets secondaires de certaines maladies graves comme le cancer. Ces études devraient permettre de déboucher sur un assouplissement de la législation française concernant le cannabis, passant d’une pénalisation à une dépénalisation, voire une légalisation du cannabis, d’abord médical, puis ensuite récréatif, à moyen terme.
Le cannabidiol, une nouveauté très en vogue
En France, ce n’est pas le cannabis, mais l’une de ses substances, appelées cannabinoïdes, le CBD (cannabidiol), qui est au cœur des échanges. À ce jour, il est interdit de consommer du CBD contenant une dose de THC (tétrahydrocannabidiol, la substance psychotrope du cannabis) supérieure à 0,2%, sous peine d’être refusé sur le marché européen. Alors que ce chiffre devrait être augmenté, en parallèle, les gouvernements se positionnent de plus en plus en faveur d’une légalisation du cannabis (notamment en Allemagne ou au Luxembourg), ce qui rendrait cette question caduque.
Ainsi, il n’est pas étonnant d’apprendre que les produits à base de CBD sont particulièrement appréciés en France, et notamment à Paris. Avec une hausse des ventes de produits du marché de +1200%, notamment pour le vapotage (cigarette électronique), le CBD est en passe de servir de tremplin pour la légalisation du cannabis. En effet, le CBD est une substance aujourd’hui légale dont les vertus sont similaires à certaines provoquées par le cannabis et son THC, et l’usage du CBD est encouragé pour lutter contre des maux tels que les douleurs ou les nausées.
Le CBD est aussi efficace pour d’autres maladies, chroniques ou non. Par conséquent, cette tendance très en vogue risque bien de faire bouger l’échiquier politique en matière de cannabis, avec une possible légalisation à l’horizon 2024, une fois que les essais cliniques seront terminés, et, espérons-le, concluants.