Maladie multifactorielle et généralement chronique, la sécheresse oculaire est un motif fréquent de consultation ophtalmologique. Les larmes sont alors insuffisantes ou de mauvaise qualité, ce qui engendre des symptômes particulièrement désagréables. Après avoir identifié les causes d’un œil sec, le médecin propose des mesures concrètes ou met en place un traitement spécifique.
Qu’est-ce que la sécheresse oculaire ?
La sécheresse oculaire est une pathologie des larmes et de la surface de l’œil. Si elle peut correspondre à un simple déficit en larmes, elle est le plus souvent liée à leur mauvaise composition chimique. Le rapport entre lipides, humeur aqueuse et mucines est effectivement primordial pour que les larmes remplissent correctement leurs fonctions. Elles humidifient l’œil et assurent ainsi un confort oculaire, elles éliminent les saletés et autres particules étrangères afin de protéger les yeux des infections, et enfin, elles préservent la structure et le fonctionnement de la cornée.
Les causes de la sécheresse oculaire
Souvent multiples, les causes d’un œil sec s’associent entre elles. Par exemple, une insuffisance de production lacrymale peut coexister avec un excès d’évaporation, responsable d’une sécheresse lipidique. C’est en effet le blocage des glandes qui produisent une substance huileuse indispensable, le meibum, qui entraîne une évaporation anormale.
Les causes fréquentes et les facteurs aggravants d’un œil sec sont les suivants :
- le chauffage ;
- la climatisation ;
- les lentilles de contact ;
- le vent ;
- le froid ;
- l’âge, responsable d’une diminution progressive de la production de larmes, surtout après 65 ans ;
- certaines maladies systémiques : diabète, troubles de la thyroïde…
- des pathologies auto-immunes comme le syndrome de Gougerot-Sjögren ;
- des pathologies dermatologiques telles que la rosacée ;
- et la prise de certains médicamenteux (antidépresseurs, hormonothérapie).
On note également une nette prédominance chez les femmes, surtout celles prenant un traitement hormonal substitutif de la ménopause.
Les symptômes de la sécheresse oculaire
La sécheresse oculaire provoque des symptômes d’inconfort variés et non spécifiques. Ils ne sont pas forcément en corrélation avec la sévérité de l’atteinte. Les plus fréquents sont les suivants :
- un larmoiement excessif qui correspond à une réponse compensatoire de l’œil à un film lacrymal inadapté ;
- des clignements répétés de la paupière ;
- des picotements ;
- un manque de larmes ;
- une sensation d’inconfort ou d’irritation oculaire ;
- une photophobie (sensibilité exacerbée à la lumière) ;
- l’impression d’avoir des grains de sable dans l’œil ;
- des rougeurs oculaires ;
- une difficulté à supporter les lentilles de contact ;
- une baisse de la vision ;
- une fatigue oculaire ;
- un flou visuel ;
- une gêne lors de l’ouverture des yeux au réveil ;
- et une sensation de brûlure oculaire.
Évolution et complications de la sécheresse oculaire
La sécheresse oculaire a tendance à s’aggraver au fil du temps et peut devenir chronique. Cette chronicité engendre une inflammation de la surface de l’œil. Ce dernier produit alors moins de larmes, ce qui conduit à un véritable cercle vicieux.
Dans les formes sévères, des complications cornéennes peuvent apparaître, telles qu’une kératite.
Le traitement des yeux secs
Que faire quand on subit un œil sec ? La prise en charge thérapeutique reste assez complexe. Elle repose évidemment sur l’élimination des facteurs favorisants la sécheresse oculaire. Il est donc proposé au patient de limiter le port de lentilles de contact, d’éviter l’air conditionné et d’envisager, si possible, l’arrêt des traitements médicamenteux en cause. De même, on conseille de faire des pauses fréquentes et régulières devant les écrans et de bien cligner des yeux.
Des mesures hygiéniques permettent aussi de limiter les symptômes :
- l’application de compresses imbibées d’eau chaude sur les paupières, deux à quatre fois par jour pendant quelques minutes (la chaleur aidera à fluidifier le contenu huileux qui bloque les glandes) ;
- le massage des paupières de l’intérieur vers l’extérieur, puis du haut vers le bas ;
- le nettoyage rigoureux du bord des paupières à l’aide d’une compresse stérile et d’un produit nettoyant adapté à l’hygiène des yeux.
Comme il est actuellement impossible de régénérer une glande lacrymale défectueuse, le traitement consiste à remplacer les larmes par des produits de substitution : les larmes artificielles.
La prise en charge thérapeutique dépend des causes et des éventuelles complications. Ainsi, d’autres types de traitements peuvent être mis en place par l’ophtalmologue :
- des collyres antibiotiques ;
- la rééducation du clignement des yeux ;
- des anti-inflammatoires lorsqu’une inflammation sous-jacente est repérée ;
- des sondages-débouchages des glandes oculaires ;
- des lentilles sclérales servant à maintenir la cornée constamment humide ;
- et l’installation de bouchons lacrymaux dans les orifices d’évacuation des larmes. Microscopiques et conçus en silicone, ils permettent de préserver le liquide lacrymal en empêchant son écoulement.
La clinique des yeux à Bordeaux propose des prises en charge globales des personnes souffrant d’une sécheresse oculaire grâce à un matériel de pointe et à une équipe pluridisciplinaire.