Avec la crise sanitaire mondiale dont nous sortons à peine, c’est l’ensemble du tissu économique qui se retrouve impacté. Le recours au chômage partiel et les différentes mesures prises par l’État ont tenté de minimiser les conséquences pour les budgets mais il apparaît que certains coûts financiers de la crise se répercuteront bien sur le budget des ménages. Et notamment dans le secteur de l’assurance santé, où les mutuelles risquent fort d’augmenter leurs tarifs.
Les tarifs des complémentaires santé ont déjà subi une augmentation du fait de la mise en place de la réforme 100% santé. Avec la pandémie de Covid 19, on a observé en plus un recours massif aux soins et une multiplication des arrêts de travail, ce qui a pesé plus encore sur le secteur. Même si pour l’instant, les perspectives restent floues, il se pourrait bien que les mutuelles cherchent à augmenter leurs tarifs pour juguler la crise. Explications.
Les complémentaires santé déjà réévaluées à cause du 100% santé
Suite à la réforme 100% santé, les mutuelles avaient déjà prévenu qu’elles allaient augmenter leurs tarifs pour répondre à la hausse des charges liées au financement du dispositif. Le taux appliqué dépend fortement de la nature du contrat mais certaines études démontrent déjà que les tarifs ont augmenté de 3% en moyenne, avec des hausses de 40% pour certains groupes d’assureurs !
La complémentaire santé est pourtant indispensable pour faire fonctionner l’ensemble du système et permettre à chacun de jouir d’un accès aux soins satisfaisants. L’objectif de la réforme, chiffrée à hauteur de 250 millions d’euros par an sur une période de trois ans, visait principalement à moderniser le système et à favoriser le développement d’un nouveau paradigme de santé, fondé sur l’économie réelle et les nouveaux besoins des citoyens, mais personne n’avait pu prévoir que le Covid 19 entrerait en scène quelques mois plus tard.
Arrêts de travail et conséquences sur les mutuelles
Dans son allocution du 12 mars, le président Macron a prononcé un discours fort, affirmant que la santé n’avait pas de prix et que l’État jouerait son rôle de protecteur des citoyens. La pandémie a en effet produit une augmentation des téléconsultations médicales, des séjours à l’hôpital et des prescriptions de médicaments ainsi qu’un recours important aux tests de dépistage du Covid 19. Ceux-ci coûtent par exemple 54 euros, pris en charge à 60% par l’Assurance Maladie, le reste étant remboursé par les mutuelles.
La fermeture des écoles et les conditions sanitaires ont également fait exploser le nombre d’arrêts de travail au cours des deux derniers mois. En raison de l’impossibilité de faire garder ses enfants ou simplement à cause de symptômes handicapants, beaucoup de Français sont restés chez eux et ont ainsi alourdi la charge des mutuelles, mises à contribution pour combler la partie des indemnités journalières non prises en charge par l’Assurance maladie. Pour combler la perte de salaire des Français, elles seront donc obligées d’augmenter leurs tarifs à terme.
Quand les mutuelles vont-elles augmenter leurs tarifs ?
La suppression du délai de carence a également impacté le capital des complémentaires santé et certains assurés ont en plus fait jouer leur contrat de prévoyance pour pallier à la perte budgétaire. Tous ces paramètres ont produit une conjoncture défavorable pour les mutuelles qui se retrouvent dans une situation exceptionnelle, fournissant un prétexte justifié aux diverses annonces et perspectives qui prévoient que les différents acteurs augmenteront leurs tarifs sous peu.
L’Assurance Maladie et la Fédération Nationale de la Mutualité Française n’ont pas encore avancé de dates ou de chiffres concernant ces potentielles augmentations. Cependant, des sites spécialisés assurent que les mutuelles risquent d’augmenter leurs tarifs dès le mois de septembre prochain. Les experts y affirment que pour équilibrer leurs comptes, l’ensemble des acteurs du secteur seront en effet contraints de faire évoluer les cotisations.