Un poème de Samuel Coleridge résume bien la situation du marin naufragé accroché à son radeau de fortune et subissant les assauts ardents d’un soleil de plomb en pleine mer. « De l’eau, de l’eau, partout de l’eau / Et pas une seule goutte à boire ». Si le poète sait toujours magnifier le drame, il n’en reste pas moins que la situation de notre marin en péril semble complètement farfelue. En effet, pourquoi ne pas boire toute cette eau s’il a si soif ?
Boire de l’eau de mer salée doit être vraiment tentant lorsque l’on dérive depuis plusieurs jours et que l’on a pas eu une seule goutte à se mettre sur la langue. Pourtant, tous les habitués des flots le savent. Boire de cette eau tentatrice ne ferait que renouveler la soif et la nourrir. Pourtant, il existe des stations thermales qui proposent des cures à base d’eau de mer à ingérer. Peut-on donc boire ou pas cette eau de mer salée ? Réponses.
Boire de l’eau de mer et se déshydrater
L’eau douce que nous buvons chaque jour est riche en oligo-éléments et en minéraux. Sa concentration est suffisante pour approvisionner notre corps et satisfaire ces besoins au quotidien. Le sel, ou chlorure de sodium, est lui aussi présent dans la composition des eaux minérales, mais c’est une histoire de quantité, et plus précisément de concentration, qui fait que l’eau de mer salée est de manière générale impropre à la consommation.
En effet, l’eau de mer contient entre 30 et 40 grammes de sel par litre. C’est environ 1000 fois plus que la concentration de sel dans l’eau douce. Il faut savoir que nos besoins journaliers en sel s’élèvent à environ 9g par jour. Boire de l’eau de mer salée provoque donc un excédent de sel dans notre organisme qui, pour s’en débarrasser, va se mettre à transpirer et donc à se déshydrater. A tous les marins en perdition, gardez-vous donc de tremper vos lèvres dans l’eau de mer !
Les autres risques liés à la consommation de l’eau de mer
Boire de l’eau de mer n’est donc pas recommandé pour s’hydrater et aujourd’hui, d’autres problématiques s’ajoutent à cela. Il faut savoir que la mer est un véritable vivier organique qui abrite de nombreuses espèces, issues de multiples branches des règnes animal, végétal et bactérien. Escherichia Coli notamment est l’une des plus virulentes de ces micro-organismes, et peut être à l’origine de multiples désagréments gastriques et intestinaux.
Par ailleurs, la pollution des océans est un fléau en perpétuelle progression. On trouve aujourd’hui de nombreuses particules de micro-plastiques dans ces eaux, même si elles sont invisibles à l’œil nu. La pollution peut aussi prendre des formes tout aussi invisibles mais non pas moins dangereuses. Les rejets d’eaux usées des industries polluantes ou le dégazage des bateaux au large apportent aussi leur contribution silencieuse à la pollution de l’eau de mer.
Boire de l’eau de mer en cure
Pourtant, si boire de l’eau de mer salée n’est pas recommandé au quotidien, ceci peut s’avérer bénéfique lorsque la pratique est encadrée par un spécialiste. Ainsi, de nombreux centres de thalassothérapie mais aussi des pharmacies proposent des capsules renfermant de l’eau de mer. Il est possible de les utiliser pour le bain, de se les injecter dans les narines pour les purifier mais aussi de les ingérer, à raison de 3 à 6 ampoules au maximum par jour.
L’eau de mer utilisée ici est captée au large et à grande profondeur. Par ailleurs, les fabricants la filtrent et la traitent pour éliminer tout risque de pollution. L’eau de mer devient alors un outil sain et utilisable par tous à condition de bien respecter les posologies. En effet, l’eau de mer contient tous les éléments du tableau de Mendeleïev, ce qui en fait un super concentré de minéraux, capable d’apporter ponctuellement un soutien efficace à notre métabolisme.