Avec plus de 700.000 interventions par an (essentiellement sur les cas de cataracte), la chirurgie réfractive est l’une des interventions les plus courantes en France en termes d’opérations de la vision. Présentant un très fort taux de réussite, cette intervention est pratiquée sur diverses anomalies. Quels en sont les tenants et les aboutissants ? Découvrez notre dossier.
Chirurgie réfractive : une technique née au 20ème siècle
La chirurgie réfractive sculpte la cornée et en modifie le rayon de courbure au centre ou en périphérie en fonction du défaut de vision à corriger. La modification en question est parfois homogène, parfois non. En tout cas, l’intervention réduit ou augmente la puissance optique pour que le patient recouvre une meilleure vision, sans utilisation de lunettes de correction ou de lentilles de contact.
De nos jours, la technique est réalisée avec le laser excimer, mais la méthode que l’on pourrait qualifier d’ancêtre de la chirurgie réfractive a été réalisée à partir des années 1950-1960 par le chirurgien colombien Barraquer. La technique consistait déjà à sculpter la cornée pour en modifier le pouvoir optique. À cette époque, il fallait découper une lamelle de cornée et la conserver au congélateur. Elle était ensuite taillée à la forme nécessaire en fonction de la correction avant d’être remise à sa place.
Par la suite, la technologie a évolué avec la technique de kératotomis radiaire grâce au chirurgien japonais Sato. Le chirurgien russe Fyodorov a par la suite pris le relai en démocratisant la chirurgie réfractive à partir des années 1970. Et c’est encore plus tard, dans les années 1980, que le laser excimer a fait son entrée dans la chirurgie cornéenne. Grâce à la technique appelée Photokératectomie, la sculpture de haute précision de la cornée devient possible. Et actuellement, l’utilisation du Laser Assisted in situ Keratomileusis, communément appelé LASIK, est indiscutablement l’aboutissement de toutes ces évolutions qui ont donc commencé avec les travaux de Barraquer.
Pourquoi recourir à la chirurgie réfractive ?
Comme dit plus haut, la chirurgie réfractive permet de corriger les défauts de vision qui touchent couramment les yeux humains.
Parlons en premier lieu de la myopie qui concerne jusqu’à 30% de la population c’est-à-dire plus de 5 milliards de personnes à travers le monde. Les personnes myopes voient flou de loin parce que l’image nette se concentre vers l’avant de la rétine. Ce phénomène est causé par une cornée trop recourbée. Pour le corriger, le laser diminue la puissance de la cornée en réduisant sa courbure.
Cette technique permet aussi de traiter l’hypermétropie et la presbytie, deux défauts visuels très proches dont les origines et les symptômes sont le contraire de ceux de la myopie. En effet, dans ce cas de figure, l’image nette se retrouve en arrière de la rétine. Ainsi, la personne voit flou de près et doit souvent plisser les yeux pour mieux lire, par exemple. Dans ce cas, la chirurgie réfractive permettra de courber la cornée qui est trop plate.
D’autre part, la chirurgie réfractive est aussi une solution intéressante en cas d’astigmatisme. Ce trouble visuel se manifeste par un changement de la netteté de l’image en fonction de l’angle de vision. Et cette variation a lieu autant de près que de loin. Ce défaut est causé par une irrégularité de la surface de la cornée qui est évidemment corrigeable par le laser.
En tout cas, quel que soit le défaut de vision, la chirurgie réfractive permet aux patients de ne plus porter de lunettes ou de lentilles, ce qui marque un véritable changement dans la vie quotidienne.
Les instituts spécialisés dans la chirurgie réfractive proposent deux façons différentes de recourir au laser excimer. En fonction du profil de l’œil du patient, le spécialiste peut recommander le LASIK ou le PKR (PhotoKératectomie Réfractive) L’une ou l’autre de ces deux techniques présentent des avantages et des inconvénients que le spécialiste étudiera au cas par cas.